Parmi les choses les plus incompréhensibles de ce monde, les canards en plastiques jaune à petits coeurs roses atroces sont les plus mystérieuses. Ont-ils une quelconque utilité dans notre système socio-économique, de nos jours ? Comment un canard peut-il représenter le bonheur absolu ? Est-ce l'idole d'une secte visant à détruire le marché international pour asservir le monde et tenter de conquérir l'espace envirronnant la Voie Lactée ? Qui sait...Mais Dermis, outre ces questions qui, pour lui, était un sujet très serieux, était plus préoccupé par le plan qu'il avait entre les mains. En effet, il devait le conduire dans sa chambre mais le voila dans une pièce bien étrange. Le panneau "Buanderie" aurait pourtant du lui mettre la puce à l'oreille. Voila une bonne demi-heure qu'il déambulait dans un veritable labyrinthe de vetement, de cintres et autres présentoires pour manteau. Résolu à ne pas croupir ici, il tourna alors à gauche , 2 fois à droite, puis à gauche, 5 fois en face à l'intersection, laissa passer une fille qui s'était perdu aussi, monta une échelle pour passer au niveau supérieur, puis redescendit. Il se cala finalement à une petite intersection. Son arrivée ici était assez mémorable. Il s'en souviendrait longtemps, de cette balade dans la buanderie. Il farfouilla dans les présentoirs et finit par trouver de la mousse et du tissu. Dermis sortit alors une petite aiguille de sa poche.
-Stuffy, art ancestral de la couture funéraire : Sutures.
L'aiguille passa dans le tissu et sutura l'ensemble, formant un petit pouf. Dermis s'y assit et sortit de son petit sac, une petite table pliante, un termos, une tasse, un sucrier et un plat de lasagnes. Une vieille grand-mère du nom de Maïté lui avait donné en échange d'un petit garçon. Dermis ne semblait pas éprouvé la moindre émotion avec les bizarreries du monde. Il pensait qu'il allait être là pour un bon bout de temps alors, autant prendre ses aises. Il se servit un thé. Le liquide était brûlant : un Earl Grey, le préféré de Smile. Il repensait à ce manoir si majestueux qui se dressait timidement devant le Jardin, un serre gigantesque, habité par une femme bien étrange, Lotus. Le liquide fumant dégringolant dans la gorge, Dermis observait une drôle de bestiole en forme de pièce de monnaie le fixait depuis un amas de cintre au coin de l'intersection suivante. Puis la bestiole partit. Dermis continuait de fixer l'endroit où il l'avait vu. Puis il regarda sa tasse.
*Le secret pour ce thé, c'est la touche de porc...Faudra que je le note pour le passer à Avoine."
Le bruit d'une tringle à rideaux tombant au sol détourna Dermis de sa tasse. Un nouveau protagoniste apparaissait devant lui. Il marqua un silence. Puis il but une gorgée. Il remarqua encore une fois un silence. Puis il re-but une gorgée.
Sam 25 Sep - 15:05